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Blog qui partage quelques expériences sportives sans prétention, du triathlon, et du cyclisme

Tour de l'Hortus 19/02/2023 : Abandon

Publié le 20 Février 2023

Malade depuis mercredi soir, passé la nuit a vomir, céphalées, quasi nuit blanche, guère mieux les jours qui suivent, couché samedi. Pas de pot car j'ai pris mon inscription mercredi midi, sans envie. J'ai roulé mercredi apm mais j'étais pas bien, signe avant coureur.

Je me dis que parfois le jour J on est revigoré ; le dimanche matin, j'ai moins mal ; le départ est repoussé à 12h, les conditions sont magnifiques, pas de vent, grand soleil, dans les 18°, 300 inscrits dont 180 sur le petit parcours. Je me décide donc à m'y rendre. Protocole habituel.

La composante physique est de toute évidence moyenne en référence à 2021 et avant. En fait depuis que j'ai eu le covid en juillet 2022, je n'ai jamais récupéré l'aisance, la puissance, je peux enquiller 4/5 heures, mais les sensations sont pas très bonnes, je manque de tonus musculaire, de vivacité, de souffle, au moindre changement de rythme je suis suis à la ramasse. Tout ceci se confirme par mes temps de montées. J'i tout simplement perdu 50watts sur 10'. un gouffre. Le souci au glossopharyngien vient surement aussi de là, le covid m'ayant bien attaqué les nerfs crâniens. Se rajoute à cela que cette période n'est jamais celle ou je suis en forme.

Je viens de faire 3 cyclos et c'est les 3 pires cyclos que j'ai faite alors que j'ai mené l'entrainement le plus régulier.

La composante mentale n'est pas mieux, avec une conjoncture plus que difficile. Mes ventes n'ont jamais étés aussi basses depuis que je travaille. Je survis grâce aux aides, c'est difficile à accepter, la vie est devenue tellement chère. j'aurais besoin de repos mental, car depuis 6 mois je travaille sans pause, de changer d'air au moins 5 jours, sans aucun loisir à part le vélo. Je suis enfermé, je ne trouve pas d'issue. J'ai tenté de changer de vie mais cela a échoué. J'ai tenté de tout relancé dans mon travail mais y'a rien à faire, les forces en présence sont inégales. Combien sommes nous à nous faire broyer? de plus en plus, chacun son tour, c'est comme un château de cartes, si celui qui est " juste en bas" tombe, le prochain est celui qui est juste au dessus. Le hic c'est souvent que le prochain pense qu'il ne va pas tomber, et passer entre les gouttes, alors que sa vie dépend de celui qui est en dessous, et pas au dessus. Cela vient peut - être du fait qu'on inculque a viser plus haut en ignorant ce qu'il y a plus bas, ce plus bas déclenchant le sentiment le plus puissant chez l'Homme :  la peur. Il vaut mieux regarder au dessus. Idéalement, il faut regarder dans toutes les directions, ça permet d'anticiper et d'être moins dans les croyances ( qu'il faut viser le plus haut pour être heureux, par exemple )

C'est une lutte journalière. A cela s'ajoute la pression de classe, qui nous appuie un peu plus sur la tête, là aussi il faut lutter, car j'arrive à un point ou je n'ai plus grand chose à perdre. Ceci puise beaucoup mentalement, et pour être bien dans un sport exigeant comme le vélo, ou il faut batailler, car le vélo c'est une bataille contre les autres, je n'ai plus la force ;  pas en bonne forme physique + un mental entamé = pas de plaisir, comme dans la vie. On ne peut pas combattre plusieurs fronts, et quand on perds, c'est encore plus dur. Difficile d'être apaisé.

Je n'aime pas la compétition, ça oppose les humains, ce n'est pas une belle valeur, mais sur certaines courses, je m'en accommode, car en vélo il faut aussi de la coopération. Le vélo c'est comme dans la vie, tu dois te servir des autres pour servir ton propre profit/but ; ou bien tu te fais utiliser, puis jeter. Hypocrisie. Il y a peu de sport comme ça. A haut niveau, c'est un métier qui peut servir a gagner sa vie, mais a niveau amateur, c'est tout aussi vrai alors qu'il n'y aucun enjeu, rien à gagner.

Cela me fait penser a tous ces cyclistes qui vivent à Monaco, ils profitent de toutes les infrastructures payés par les impôts, la médiatisation, la gloire, la reconnaissance, touche de gros salaires payés par des firmes Comme Total Energies, Inéos, des banques ou Assurances, mais cela ne suffit, faut en plus qu'ils vivent à Monaco pour ne surtout pas payés un centime d'impôts. La gerbe. J'aime rouler à vélo mais vraiment je n'aime pas ce que ce sport véhicule. Je ne mets pas tout les cyclistes dans le lot. Des pro Fr Comme Bardet ou Pinot vivent ici. On pourrait me rétorquer qu'ils ont une carrière courte, certes, mais quand tu touches, pour un petit salaire de 20.000e / mois pour un coureur d'envergure nationale soit 15 Smics, il te suffit de 30 mois pour gagner autant que dans une vie entière. Je ne dis pas que c'est trop, je dis juste que vouloir en plus gratter en habitant dans un paradis fiscal, tout en pratiquant un sport dit populaire, c'est malaisant.

Tour de l'Hortus 19/02/2023 : Abandon

Revenons à la course. 

Pour la tenue je serais tout en court, équipement classique. échauffement un mi Valflau, un mi pic, je suis essoufflé à 250w. Allez au moins finir ça sera bien.

Le départ se fait depuis de la cave vinicole, c'est mieux. Le parcours a été modifié suite à des travaux dans Valflaunès. Je préfère cette version car on ne passe pas dans le village, il y a du public posé au soleil, certains dessinent, pic nic avec les enfants. :)

Seb et Patricia
Seb et Patricia

Seb et Patricia

Il y a 2 départs, l'un pour le 110, qui se placent devant, et un autre pour le 88 ou on se place derrière. Evidemment des petits malins (l'esprit même des cyclistes qui utilisent tous les moyens pour flouer l'autre) se place dans les 110 en étant sur le 88, donc hop ils sont placés devant, et être devant au départ c'est la clé d'une course réussie, sinon c'est clap de fin direct.
Départ fictif jusqu'au pied du pic. c'est le départ fictif le plus..fictif, l'allure est contrôlée même si il y a des tensions, certains veulent remonter, évidemment, de bons coups de freins mais comme ça roule pas vite, ça passe; malgré tout, il y a des chutes.

La meute est lâchée au pied du pic, vent de dos, ça va monté vite, les autres années ça montait moins vite et surtout, ça monte pas propre : il y a des chutes, des gars qui décrochent vite devant moi, faut freiner, boucher les trous. 340 Watts et je tape 192 puls..au sommet je suis cuit.

Je galère à tenir le peloton dans la descente et jusqu'au pied de la bosse du Rouet : 220 w et 182 puls.. Cette fois je suis pas enfermé au pied mais je ne pourrais simplement pas suivre jusqu'au sommet. 310 watts et j'explose. 2'25. A titre de comparaison je suis monté plus vite sur la course de 2016 et sur les tours qui suivaient alors que ce n'était que le 1 er tour. 3kmh moins vite qu'en 2018/2019 alors que bloqué au pied.

Je me retrouve seul, 2 types me passent, prends les roues. Sur le passage de la Quisse, 2,6 km en forme de cuvette, sur le 1 er passage je fais mon 12 ème temps. A titre de comparaison en 2019, je roulais 5 kmh plus vite. sur mon dernière passage je suis à 10 kmh moins vite. ( C'est bien de pouvoir comparer objectivement les données).

Je n'arrive même pas à suivre les 2 types, je me retrouve seul dans la bosse des vaches, là aussi les comparaisons font mal : 1 er temps de montée : 9'25, en 2019 : 7'16, 7'25 en 2018. il y avait un léger vent défavorable mais sans plus. Cela se traduit par 6 kmh de vitesse en moins. ( Et juste sur le 1 er tour.) Pour les watts 260w et 178 puls, max a 184, contre 340w en 2019. Je serais à la peine à à peine 250w sur les montées suivantes pour un cardio en i4.

Dans cette 1 ère bosse des vaches, un groupe revient avec Armand, des filles, je tiens 500m, je ne peux pas suivre. Je bascule seul. j'ai envie d'arrêter. Allez ça descend et revient de l'arrière, petit à petit. Le rythme est peu soutenu, comme à l'entrainement, et me convient. on fera 2 tours comme ça.

250w dans le pic, j'arrive à basculer. Il y a Cédric, Julien qui nous encourage et me donne un bidon d'eau, ces petits gestes qui poussent à tenir jusqu'à la prochaine montée, roue libre pendant quasi 2/3km le cardio ne descend pas en dessous de 150.

Rebosse des vaches, toujours 250w, monte à 180 puls, ça me va, je serre les dents. les gars du groupe soufflent fort, alors que je tourne au ralenti, je reconnais Jérome Huc, un gars des loustics, a qui je peux mettre 15' dans le col du vent et là j'en chie à le suivre.

3ème Tour ; Repic : 240w, 9'. re vache, 250w. que c'est difficile, je laisse filer mais ça ralentit, je recolle au replat. On remonte sur Armand qui s'arrête là :).

Entame du 4 ème tour, je pète dans un talus de 400m à 4%. je m'arrête en haut, dis bonjour à Jean-Luc et Jérôme, ils m'encouragent à aller au bout. Je me dis aller c'est jouable et repart, seul. le pic arrive, 20 puis 18 puis 15 kmh, cardio à 160. je suis vidé, mets pied à terre au parking, déchausse, les pieds ankylosés qui me font très mal je n'arrive pas a les poser par terre, pose le vélo puis m'assieds, puis regarde les gars du grand parcours, puis Seb et Patricia, puis Angelyne. Me vient une idée : je vais voir si je peux passé la ligne en ayant fait que 3 tours, y'a t'il des contrôles? Aucun, me voila classé en ayant fait 3 Tours : 109 ème, devant le groupe avec qui je roulais. Il y a une grosse faille!

"Quand on a pas de tête on a des jambes" mais quand on a ni jambes ni tête, on fait quoi? on devient escroc? :-). Faudra faire remonter ça.

On se retrouve tous à l'arrivée avec Eric, Seb, Patricia, Armand. il y a une bonne collation + un stand avec café, Coca, chocolat, Saint-Yorre. Partage de ressenti, on rigole, il fait bon, ça fait du bien. Patricia est 2ème de sa caté.

 

Je sors de ces épreuves avec le constat que c'est de moins en moins pour moi, pourtant j'ai toujours cette envie de participer, ambiguïté? Peut-être pour passer un moment convivial avant et après, pour participer a "quelque chose" dans ma vie, quelque chose sur laquelle j'ai une possibilité d'agir?

La solution serait-elle de participer d'une manière différente? Courir derrière, laisser partir au départ et se donner après? Accompagner/rouler pour les membres du club?

David Graeber décrit que le sens dans la vie d'un être humain passe par le fait de pouvoir agir sur ce qui l'entoure, depuis l'enfance, que ce soit pour soi, pour les autres, pour des animaux, pour quelque chose qui transcende notre monde, peu importe, que nos actions aient une conséquence qui soient gratifiantes à nos yeux. Il est découle que ne plus avoir de prise implique des conséquences néfastes via des mécanismes de protection divers, comme le déni ou l'enfermement, et cette foutue résilience, accepter ce qui est inacceptable est selon moi, une erreur. Pas dans des expériences personnelles comme la maladie, mais d'un point de vue sociétal, et surtout économique, car au nom de la résilience on devrait accepter de faire tondre la laine sur le dos, de pas pouvoir se chauffer, pas pouvoir se détendre, et pire, ne pas pouvoir choisir et donc agir sur le monde, sur la société non pas qui nous entoure, mais qui fait ce qu'on est. Ce concept a été comme souvent, accaparé, détourné et retourné par quelques uns, pour quelques uns. j'en peux plus parfois de ces tours de passe passe Orwelliens, la Guerre c'est la paix, la Guerre c'est les Russes, le mensonge c'est la vérité, la loi c'est le chaos, le travail c'est le plaisir, la résilience c'est l'acceptation. Non.

La résilience c'est refuser.

Et le refus, ça puise, et beaucoup.

Parenthèse finie.

A J+2 suis toujours malade, pas envie de toucher un vélo, et de pas grand chose à vrai dire. Toujours cette période mi février à fin mars, ma période noire. Va falloir que je fasse un minimum pour tenter de boucler le tour des Flandres, juste rouler. La forme reviendra ou pas, retrouver le plaisir de rouler, ce qui m'use ce sont les routes, toujours les mêmes, je peux plus les voir parfois, lassitude.

Je tenterais d'aller en Cévennes, dans des coins inexplorés, une fois par semaine et si les finances s'améliorent, de partir 3/4 jours. 

Mais ce qui compte en premier lieu c'est assurer la base de la Maslow..

 

So far.

 

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